Internet est un système décentralisé. Sa gestion l'est également. Toutes les organisations impliquées dans la gestion adoptent une approche à plusieurs parties prenantes. De cette manière, tous ceux qui défendent certains intérêts ont leur mot à dire dans les organisations. Songeons aux fournisseurs de services internet, aux autorités, aux experts techniques et aux usagers d'internet. Les intérêts de tous sont pris en compte dans le processus décisionnel et les activités de l'organisation.
L'ICANN définit la politique
Plusieurs organisations à but non lucratif unissent leurs forces pour gérer l'infrastructure internet. L' ICANN est une des principales. L'ICANN participe à la gestion du Domain Name System (DNS).
Les missions de l'ICANN
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L'ICANN veille à la stabilité et à la sécurité du système d'identification unique d'internet.
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Il coordonne l'attribution des noms dans la zone racine du Domain Name System.
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L'ICANN fixe les règles régissant l'enregistrement des noms de domaine du deuxième niveau parmi les noms de domaine de premier niveau génériques (gTLD) comme .com, .biz ou .org, et veille à l'application de ces règles.
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L'ICANN participe à la coordination du fonctionnement et de l'évolution du système de serveur de noms racine du DNS. Celui-ci est à la base de tous les systèmes DNS. Il contient une liste des noms et des adresses IP de tous les domaines de premier niveau comme .com, .org, etc.
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L'ICANN coordonne l'attribution au plus haut niveau des numéros IP (Internet Protocol) et AS (systèmes autonomes). Chaque numéro doit être unique et bien organisé afin qu'internet fonctionne avec efficacité et souplesse.
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L'ICANN collabore avec d'autres organisations pour garantir la disponibilité des registries nécessaires au bon fonctionnement d'internet, en accord avec les stipulations des organisations qui développent les normes du protocole internet. L'ICANN propose des services d'enregistrement pour ces numéros et noms d'identification. Il veille à ce que les registries restent accessibles à tous ceux qui veulent les exploiter. Cela signifie que les organisations travaillant au développement des protocoles internet peuvent accéder aux numéros et noms d'identification en vue du bon fonctionnement de leurs protocoles.
Des comités consultatifs
Des comités consultatifs participent à l'élaboration de la politique :
- Governmental Advisory Committee (GAC), composé de représentants des autorités nationales du monde entier (pour la Belgique : l'IBPT et le SPF Économie, PME, Classes moyennes et Énergie) ;
- At-Large Advisory Committee, composé d'internautes individuels délégués par les Regional At-Large Organizations, des associations régionales du monde entier. Le conseil a par exemple discuté du bien-fondé des nouvelles extensions de domaine comme .app, .blog et .shop. De cette manière, les particuliers ont aussi leur mot à dire.
- Root Server System Advisory Committee, qui donne son avis sur le fonctionnement du système de serveur racine du DNS ;
- Security and Stability Advisory Committee, composé d'experts Internet qui se penchent sur les problèmes de sécurité ;
- Technical Liaison Group, composé de délégués d'autres organisations techniques internationales. Quelques membres : Internet Engineering Task Force (IETF), World Wide Web Consortium (W3C), Regional Internet Registries (RIR), Internet Society (ISOC), et International Telecommunication Union (ITU). Toutes ces organisations possèdent leur propre expertise. Ensemble, elles veillent à ce que l'ICANN reste au courant des derniers développements techniques. Le TLG peut donc conseiller l'ICANN à ce propos.
Des sous-groupes
D'autre part, l'ICANN compte trois sous-groupes (Supporting Organizations) qui participent à l'élaboration de la politique des domaines de premier niveau .
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Generic Names Supporting Organization (GNSO), pour les domaines de premier niveau génériques (gTLD) comme.com, .org, .net mais aussi les NewTLD, les nouvelles extensions de domaine créées depuis 2012 comme .tech, .guru, .app, etc.
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Country Code Names Supporting Organization (ccNSO) pour les domaines de premier niveau nationaux ( ccTLD ), comme .be, .fr, .nl
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Address Supporting Organization (ASO) pour la mise au point de la politique des adresses IP.
PTI/IANA applique les règles
L'Internet Assigned Numbers Authority ( IANA ), quant à elle, octroie les adresses IP et gère la zone racine (la base de données contenant tous les domaines de premier niveau). L'IANA est la division opérationnelle de l'ICANN.
Les missions du PTI/IANA
1. Attribution des adresses et numéros IP
Parallèlement aux adresses IP, il existe aussi des Autonomous System Numbers (numéros AS). Ils servent aux échanges d'informations de routage. L'IANA attribue les adresses et numéros IP aux cinq Regional Internet Registries (RIR) sous la forme de blocs d'adresses. À leur tour, les RIR mettent des blocs d'adresses plus petits à la disposition des Local Internet Registries (LIR) et des National Internet Registries (NIR). Ceux-ci répartissent ensuite les adresses entre les fournisseurs (providers) de services internet.
Les 5 RIR sont responsables des régions suivantes :
- AFRINIC : Afrique
- APNIC : Asie, Australie et Océanie
- ARIN : Canada, États-Unis et certaines îles des Caraïbes
- LACNIC : Amérique latine et d'autres îles des Caraïbes
- RIPE NCC : Europe, Moyen-Orient et certaines parties de l'Asie centrale
2. Gestion de la zone racine (root zone)
L'IANA coordonne et gère la zone racine centrale du Domain Name System. L'IANA gère la base de données de tous les domaines de premier niveau ( TLD ) et la zone racine. Elle ajoute et supprime les TLD. L'IANA gère aussi .int et .arpa.
3. Gestion d'une base de données des noms de domaine internationalisés admis
Dans les noms de domaine, les lettres de l'alphabet latin ne sont pas les seules autorisées. On peut aussi utiliser des caractères spéciaux tels que tréma, accents, caractères cyrilliques, etc. À la faveur de la mondialisation d'internet, ces caractères spéciaux sont admis dans la norme IDNA (Internationalizing Domain Names in Applications).
4. Détermination des paramètres des protocoles
Les différents protocoles internet (mail, http, ftp...) comportent des paramètres qui indiquent où les paquets de données doivent aller sur internet ainsi que le type de contenu envoyé. Quelques exemples de paramètres :
- http (sites web) : les paramètres du protocole Hyper Text Transfer Protocol comme GET, POST, PUT ou DELETE déterminent l'action à effectuer. Les autres paramètres indiquent par exemple le contenu d'un site web, la langue d'affichage du site…
- FTP (transfert de fichiers) : les paramètres du File Transfer Protocol indiquent le nom du fichier, le dossier où le fichier se trouve et le type de transfert à effectuer (ASCII ou binaire).
- SMTP (mail) : les paramètres Simple Mail Transfer Protocol désignent l'objet d'un message électronique (e-mail), l'expéditeur et le destinataire, ainsi que les annexes éventuelles à joindre au message.
- DNS (noms de domaine) : les paramètres Domain Name System spécifient le nom du domaine concerné et le type d'enregistrement souhaité, notamment A-record ( adresse IP ), MX-record (serveur de courrier), CNAME-record (alias) ou NS-record (serveur de noms).
- TCP/IP (trafic internet) : les paramètres Transmission Control Protocol/Internet Protocol contiennent les adresses IP et les ports de la source et de la destination, les protocoles utilisés et la longueur du flux de données.
Ces paramètres sont indispensables au fonctionnement des protocoles internet. C'est grâce à eux que la bonne information circule de la bonne manière sur internet. L'IANA décide des paramètres à utiliser et de leur rôle.
5. Gestion de la base de données des fuseaux horaires
La base de données tz contient des informations concernant les fuseaux horaires du monde entier. Les systèmes informatiques et les applications logicielles utilisent ce fichier pour afficher l'heure correcte, quel que soit l'endroit du monde.
Dans la base de données, on trouve des informations sur les fuseaux horaires et l'heure d'été/d'hiver dans toutes les parties du monde. Elle contient aussi des données sur l'évolution historique des fuseaux horaires.
La base de données fait régulièrement l'objet d'une mise à jour, par exemple quand un pays instaure ou abolit l'heure d'été, en cas de changement dans les « GMT offsets » (la différence en heures et en minutes entre le Universal Coordinated Time (UTC) et l'heure locale d'un endroit donné), ou encore si la ligne de changement de date internationale est déplacée.
ISOC, IETF, W3C et IGF
Outre l'ICANN, PTI/IANA et les RIR, bon nombre d'autres acteurs participent à la gestion d'internet. En voici quelques-uns parmi les principaux :
- Internet Society (ISOC) Initialement constituée aux États-Unis en 1992, cette organisation possède des antennes (« chapitres ») partout dans le monde. L'ISOC se donne pour vocation principale de veiller au caractère démocratique d'internet et à sa protection. L'association milite pour l'ouverture dans le développement et l'utilisation d'internet, au bénéfice de tous les habitants de la planète.
- Face à cela, l'Internet Engineering Task Force (IETF) s'occupe exclusivement des aspects techniques. Elle définit les normes techniques qui forment ensemble le Protocole Internet, comme FTP ou TCP/IP. Aujourd'hui encore, l'organisation réunit surtout des bénévoles qui font le nécessaire pour qu'internet continue à « tourner ».
- Le World Wide Web Consortium (W3C), quant à lui, met au point les standards web, notamment HTML, XHTML, XML, CSS et les Web Content Accessibility Guidelines.
- La plate-forme Internet Governance Forum (IGF) s'efforce de promouvoir un débat ouvert et inclusif quant à l'avenir d'internet, en rassemblant les apports et les idées des diverses parties prenantes. Les représentants des différents secteurs se rencontrent lors de l'Assemblée annuelle IGF pour évoquer les thèmes liés à la gestion d'internet. Ils unissent leurs forces pour chercher des solutions aux défis en la matière.
Quelques sujets abordés :
- accès à internet en haut débit dans les pays en voie de développement, inclusion numérique, lutte contre la fracture numérique.
- nouvelles technologies, notamment intelligence artificielle, chaînes de blocs et Internet of Things (iOT), avec leur impact sur notre société et notre économie.
- régulation de l'économie numérique, notamment le contrôle de la puissance des géants technologiques comme les GAFA.
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